Cette course mérite bien son nom car elle chemine dans la ville de Saint-Denis pour s’achever dans le fameux Stade de France. C’est un moment inoubliable pour nos élèves pousseurs de joëlettes. Fouler la piste et être, non pas sur les gradins ou à distance par la télévision, mais bien au milieu du Stade, c’est suivre les pas de joueurs célèbres, leurs héros, qui ont parfois fréquenté les mêmes établissements scolaires à l’instar de Kylian Mbappé et la Cité Scolaire Jean Renoir des Je cours Solid’R à Bondy.
Alors ce fut une longue préparation pour pouvoir participer à cet événement : entraînements, mise en place des dossiers d’inscription, logistique… merci encore à Aya, Frédéric et Ilyes de Bondy, à Rejhan et Stéphane de Vaujours qui en ont été les chevilles ouvrières, minutieuses mains attentionnées pour tout ce qui traitait de l’administratif et des listes car ce fut un énorme travail. Mais le jour J, ce matin, tout était pratiquement prêt. Un long tableau de 35 jeunes élèves montrait bien leur engouement pour la manifestation. A cela s’ajoutait, comme une liste à la Prévert, quatre valeureux pousseurs de notre partenaire RGI, société de services informatiques très impliquée dans l’inclusion et le partage de l’effort, deux étudiants de l’ENSTA qui a labellisé avec nous un engagement citoyen, quatre professeurs d’EPS avec un principal Stéphane totalement convaincu et engagé dans les actions solidaires, un papa marathonien véloce dont la fille est une experte dans le pilotage de la joëlette (normal Camille a été trois fois championne du monde de joëlette), un assureur vert la MGEN, quelques autres professeurs d’EPS du 93, un athlète paralympique double médaillé Aladji, une autiste Estelle puis trois PMR pilotes, Camille, Christine et Lucas qui nous ont bien guidé sur les joëlettes et sans lesquels rien n’aurait été possible.
Devant cette foule engagée et volontaire, levée de très bonne heure, prête à braver le temps humide automnal, le crachin matutinal a cédé et a laissé la place à un ciel sec, à la limite de l’ensoleillement, presque chaud. De très bonnes conditions pour pousser les joëlettes.
Et ce fut une débauche d’énergie, dans la joie et la solidarité, pour les trois équipages qui se sont élancés. Deux plus véloces et un plus régulier mais tous sont allés chercher dans leurs ressources pour parcourir les 10km en maintenant au maximum leur vitesse. Nombreux et magnifiques furent les instantanés d’entraide, de passages de relais, de soutiens, ces petits moments de communication parfois juste entre deux pousseurs qui font qu’un groupe peut vivre et se développer. La joëlette est avant tout l’affaire d’un collectif, d’un groupe soudé et ainsi sont repoussées les limites de chacun. Car tout seul on va peut-être plus vite mais ensemble on va beaucoup plus loin !!!
Alors les images abondent de cette solidarité, de cette belle collaboration qui s’organisait entre des personnes de diverses origines, avec des parcours variés, des horizons différents. Ce brassage était beau à voir entre Evelina, jeune lycéenne de Bondy, qui prenait tenace ses relais au milieu des informaticiens de RGI pour pousser Christine, de Thomas, étudiant de l’ENSTA, qui effectuait sa première course mais restait toujours concentré sur la mission de faire avancer le groupe, d’Asma, Gallane ou Maë, collégiennes de Vaujours, toujours présentes et appliquées à soulager un pousseur fatigué, de Jacques, étudiant de l’ENSTA qui a travaillé avec les lycéens de Bondy sur la joëlette de Lucas. Sans oublier Lynne, l’intrépide collégienne de Vaujours, partie avec le groupe des lycéens de Bondy. J’ai encore en tête l’image de Mouhamadou de RGI qui entraîne avec lui, par les épaules, un lycéen de Bondy, esseulé, à la dérive, et effectivement il nous a ensuite suivi et a relancé la machine pour aller jusqu’au bout de sa course. Sous la houlette des trois capitaines d’équipage, dont Claude et Frédéric, les joëlettes ont pu réaliser leur parcours à la vitesse la plus élevée mais toujours la mieux adaptée à l’équipage. Bravo à vous tous…
On voit aussi les progrès des uns et des autres au fur et à mesure que l’engagement solidaire se met en place dans le temps. Le groupe de RGI (Charlotte, Mouhamadou, Thomas et Yann) ont réussi à tenir un rythme que leur première course à Noisy-le-Grand ne permettait pas d’envisager : le secret ?!? Entraînements réguliers comme Charlotte le fit, collectif inoxydable cimenté par la bonne humeur et le beau rire contagieux de Mouhamadou, présence et écoute constantes de Thomas et de Yann même si elles étaient discrètes, disponibilité totale envers le groupe et lien fort avec la pilote Christine.
Car le plus important était nos pilotes, le centre de nos attentions, ceux sans lesquels il ne se passerait rien de cette belle alchimie. Camille, Christine et Lucas étaient le coeur de cette course. Ils nous ont motivés pour courir le plus vite possible. Ils nous ont donné l’énergie d’avancer. Tout s’est organisé autour d’eux.
Ils nous ont surtout donné beaucoup d’émotions quand Camille est descendue de sa joëlette et a couru à fond ses 400 derniers mètres avec ses amis de Bondy. C’est la bande de copains et elle ferait tout pour eux. Ou quand Lucas est allé au bout de ses forces pour arriver épuisé mais en ayant parcouru à pied les 150 mètres qui le séparaient de la ligne d’arrivée, motivés par tout son équipage de jeunes qui avaient son âge !!! Moments émouvants inoubliables qui montrent la force de la volonté, la puissance du collectif, ses effets sur l’envie de se dépasser, de repousser toujours plus loin les barrières.
Cette journée restera aussi gravée dans ma mémoire car ce fut la première réunion de tant de groupes différents que les joëlettes d’Un Quart de Plus avaient peu à peu attirés. Tous sont riches d’histoires à partager, de passions à faire découvrir, d’envies de voir d’autres horizons et tout cela ouvre des portes à ceux qui ne connaissent pas encore. Ensemble, au-delà des différences, des origines, des parcours, des générations, nous avons poussé, couru, habités par l’envie du partage…
Elle court, elle court
L’envie du partage
Dans le cœur des enfants
De 7 à 77 ans…
Merci alors à Camille, Christine et Lucas d’être venus nous piloter et nous offrir leur temps ainsi que toutes ces joies. Merci du fond du coeur à eux sans lesquels il n’y aurait rien, à eux qui sont le centre qui donne du sens. Merci à eux qui sont venus parfois de loin, qui ont bravé leurs conditions de vie pour apporter leur bonne humeur, leur dynamisme et leur goût de vivre !!! Nous avons de la chance de connaître de telles personnes… Merci aussi Stéphane et Nathalie d’être venus de Rouen accompagner Camille et en plus courir pour Stéphane, merci Carine d’avoir assuré la logistique de Lucas.
Merci ensuite à Frédéric et ses lycéens de Bondy pour cet incroyable concentré de joies, de dynamisme et d’envies qu’est Je cours Solid’R. Cela se voit aussi de manière impressionnante dans le fait que cette association se pérennise puisque la première génération partie après le bac non seulement revient (merci entre autres à Aya, Evelina, Jasmine, Saru, Sharmila, Bara, Mélih, que ceux que j’ai oubliés veuillent bien me pardonner) mais que du sang neuf arrive (avec, entre autres, Nour, Alexis, Arthur, Barak, Lucas, Marc, Samy…). Merci aussi au Proviseur de la Cité Scolaire Jean Renoir de Bondy d’être venu assister à l’arrivée des joëlettes car cela démontre l’intérêt porté par la Direction sans lequel le travail devient plus difficile. Merci à Stéphane et Rejhan d’initier la même chose sur le collège Henri IV à Vaujours. Il ne faut surtout pas oublier Aya et Ilyes qui ont assuré le traitement des listes et l’organisation pour Bondy et Rejhan pour Vaujours. Merci à Claude, professeur très engagé d’EPS qui va essaimer dans le 91 tout ce qui a été fait dans le 93 et permettre de belles passerelles. Ce sera l’occasion de nouveaux projets, de nouveaux horizons, de nouvelles aventures, de permettre une respiration du 93 vers le 91 avec à la clé de l’escalade, des courses d’orientation dans les belles forêts vallonnées de l’Essonne, de nouvelles activités dont pourquoi pas celle de joëlettes avec des chiens de traîneaux et des parcours traversant des rivières (dignes des Spartan pour les Bondy) et bien plus encore tant nous fourmillons d’idées.
Une pensée enfin pour Jacques et Thomas de l’ENSTA qui montrent que l’engagement citoyen a du sens pour les futurs ingénieurs car cela fait tache d’huile au sein de cette Grande Ecole. Et aussi pour le magnifique groupe RGI réuni autour de Charlotte, avec Mouhamadou, Thomas et Yann. J’ai été ému de voir ce noyau de solidarité se créer au sein de l’entreprise puis avec les différentes actions que nous avons effectuées ensemble, le voir grandir, évoluer, peu à peu se renforcer. C’est beau que l’envie du partage comme le chanterait Michel Sardou puisse se propager ainsi.
Et ce partage s’est poursuivi après l’effort rendant cette journée encore plus mémorable… car il ne faut pas oublier ce temps long passé ensemble après la course. Il est précieux. Avec Camille, Stéphane et Nathalie, près du minibus de Bondy, où nous attendaient boissons et de quoi grignoter avec, cerise sur le gâteau, des gâteaux confectionnés par les jeunes de Bondy dont celui de Makhan (très délicate attention) puis ensuite au café avec Christine, Lucas, Carine, Claude et Thomas… Un temps suspendu nécessaire pour assimiler toutes les émotions, un temps d’échanges pour poursuivre sur la lancée de l’évènement, un temps de proximité pour se rapprocher encore plus entre nous…
Que dire de plus ?!? Ce sera simple : se revoir et le plus vite possible pour renouveler tous ces échanges et ces partages…
Alors à bientôt.