Pour ce partenariat avec « Pour les Yeux d’Emilie » que nous connaissons de longue date, il était important que nous puissions réaliser une sortie car celle, rituelle, de l’Ascension à Saint-Brieuc avait été annulée pour cause de confinement.
Nous avons donc cette fois prévu de faire la randonnée sur Palaiseau car un déplacement en Bretagne était difficilement envisageable. Et un programme ambitieux mélangeant culture, histoire, balade dans la nature, insertion professionnelle et agriculture biologique avait été élaboré, avec visite de la Batterie de la Pointe, dominant des hauteurs de Palaiseau la plaine de Chartres, puis balade sur les Rigoles de Saclay avant de se retrouver au Jardin de Cocagne, sur les terres de l’Abbaye du Limon, Vauhallan.
Les conditions météorologiques étaient malheureusement supposées être mauvaises, froid et pluie au rendez-vous. L’optimisme n’était donc pas forcément de mise. Avec en plus un contexte difficile au niveau sanitaire. Mais encore une fois, certainement que l’envie et la volonté de nos pilotes, Christine et Emilie, ont su convaincre le temps d’être clément. Alors nous avons eu du soleil toute la matinée, un peu de bruine lors de notre repas au Jardin, mais nous étions bien abrités et très bien accueillis par l’association gérant le Jardin de Cocagne puis à nouveau une belle éclaircie pendant tout notre retour.
Nous avons été accueillis à notre départ par la Mairie de Palaiseau, merci à Delphine, Jean-Charles, et à l’Association « A la découverte du Plateau de Palaiseau » qui nous a fait une très belle visite-présentation du site de la Batterie de la Pointe : art et techniques militaires, histoire et culture, leur savoir était inépuisable et ce lieu, spécialement ouvert pour nous en ce samedi matin, qui est en train d’être magnifiquement rénové, mérite une nouvelle visite pour découvrir tous ses autres secrets.
Une joëlette ça passe partout et ça vole même !!!
Travail d’équipe, coordination et force du groupe : même les forts dénivelés que l’art militaire impose avec ses escarpes et contre-escarpes ne peuvent arrêter un équipage attentionné et volontaire !!!
Le passage peut parfois paraître impossible mais ce n’est qu’une impression. Le véhicule est prévu pour cela. Et il faut juste avoir connu l’expérience du franchissement. Après aucun obstacle ne peut résister.
Ensuite ce fut une balade gaie et animée, sous un soleil inespéré, le long des sentiers agrestes des Rigoles de Saclay, marqués par les bornes à la fleur de lys royale. Ces chemins, propriété du Roi, parfois jacquaires, servaient à alimenter en eau les bassins du Château de Versailles et les paysans avaient pour mission de les entretenir. Ils drainent tout le plateau et constituent le réservoir indispensable à la magnificence du Château. Nous sommes donc partis tranquillement, longeant ce réseau de douvelles qui est maintenant entretenu par l’ONF.
Parfois au détour d’un virage, nous apercevions au loin la très reconnaissable silhouette de l’Abbaye du Limon. C’était le témoin attentif, indicateur silencieux et serein de notre destination. Nous ne risquions vraiment pas de nous perdre. Elle nous avait pris sous sa protection et nous guidait tel un aimant. Et plus nous nous en rapprochions, plus elle irradiait de calme et d’apaisement.
Car le lieu du Jardin de Cocagne est magnifique et « habité » par la proximité de la congrégation des soeurs bénédictines. Nous y sommes arrivés pour un déjeuner mérité et les bénévoles du Jardin nous attendaient pour un chaleureux accueil.
Nous pouvons avoir pour eux une pensée émue, car ils avaient fait le déplacement pour nous, en cette fin de semaine alors que le Jardin était fermé. Ils étaient venus en nombre, bénévoles comme Flore, Isabelle, Francis ou Michel mais aussi salariée comme Christine qui s’occupe des adhérents. Merci alors pour leur présence et toutes les informations qu’ils ont pu nous fournir, éclairant les vocations du Jardin. La première était l’insertion professionnelle avec un axe social important puisque 4 personnes au sein de l’association y travaillent. Ensuite la volonté de produire de l’agriculture biologique. Des investissements significatifs ont été réalisés afin de permettre l’optimisation de la production et les équipes sont très performantes car le taux d’échange nécessaire avec d’autres producteurs n’est que de 6% alors qu’on estime que 10% est un chiffre plus qu’honnête. Et le Jardin d’une centaine de paniers hebdomadaires est parvenu à 520 paniers, soit 100% de leur capacité. Bravo donc pour leur engagement et implication.
Après ces présentations d’ordre général, nous avons pu visiter les différents ateliers très spatieux avec là encore le lot de précisions nécessaires. Puis les serres, parcourant les allées de légumes, impeccablement alignées et tutorées avant d’aller voir les cultures en pleine terre.
Cette visite nous a permis de découvrir toutes ces faces cachées du Jardin de Cocagne que nous n’imaginions pas lorsque nous prenons notre panier. Et nous avons terminé avec la présentation du siège national du réseau des Jardins de Cocagne qui se trouve dans l’ancien corps de ferme où les paniers étaient servis. Une superbe rénovation a été faite en accord avec l’architecte des Bâtiments de France. Et le lieu se partage maintenant entre le secrétariat et l’administratif du réseau de Cocagne mais aussi des espaces à louer constitués d’un gîte et de salles de réunion ou adaptées à des fêtes. Un restaurant a aussi été prévu, malheureusement retardé par le confinement. Tout cela donne donc une très forte cohérence à l’ensemble, dans un environnement préservé et magnifique.
Petit addendum : je prie Michel de bien vouloir me pardonner car je l’avais prénommé par erreur René !!! J’ai donc rectifié et pour la peine, revenant ce jeudi du marché de Cocagne justement, voici une photo de Michel parmi tous les superbes produits du Jardin dont les magnifiques carottes particulièrement appétissantes.
Alors que retenir de ce samedi ?!? Il y avait tant de sujets, nous avions pu voir tant de choses, qu’on pourrait encore passer des heures à raconter tout ce que nous apprîmes, toutes ces images, tous les lieux et sentiers sur lesquels nous cheminâmes… nous retiendrons surtout les sourires de nos pilotes, Christine et Emilie, les cris de joie d’Emilie, la descente des joëlettes portées à bout de bras sur l’escalier de fer de la Batterie de la Pointe, réalisant ce que peu de néophytes présents pensaient pouvoir être possible et l’accueil si chaleureux des bénévoles de « A la découverte du Plateau de Palaiseau » ou du « Jardin de Cocagne » (il faudra revenir !!!), leur disponibilité, leur envie de partager, sans oublier les valeureux pousseurs, chevaux solidaires des temps modernes… Il faut aussi penser à tous les aidants car ce type de sortie est pour eux une grande bolée d’air et un temps de relâche, de respiration, face à la lourde et prenante routine de la vie de tous les jours où ils sont toujours au four et au moulin… pour rappel le 6 octobre sera la Journée des Aidants… ce fut donc encore une fois un énorme moment de solidarité, merci à tou(te)s pour cette grande journée !!!